Après Robinson Khoury mardi dernier, c’est au tour de Marion Rampal de nous proposer sa première création en tant qu’artiste résidente. Elle reprend pour l’occasion le répertoire de son dernier album, Oizel, enrichi de quelques titres du précédent ainsi que d’autres empruntés à Bob Dylan et Niagara. Le concert présente par ailleurs une particularité encore trop rare : il est chansigné pour les personnes sourdes ou malentendantes, comme cela avait déjà été le cas pour un projet d’Airelle Besson en 2017 sur cette même scène.

Canard, cormoran, oie, fauvette : la plume sensible de la chanteuse évoque bien sûr ici d’autres plumes, mais elle explore avant tout les sentiments humains, jouant amoureusement avec les mots, autant pour leurs sens que pour leur sonorité. Marion Rampal ouvre le concert avec Coulemonde, ballade au rythme chaloupé qui installe le climat chaleureux et intimiste qui caractérisera l’ensemble de la soirée. Elle enchaine avec A volé, valse cajun à l’atmosphère nostalgique dont le titre joue comme on peut l’imaginer sur un double sens. Le pianiste Gael Rakotondrabe rejoint ensuite le quartet pour un Oizeau au tempo plus enlevé, enchaîné avec Don’t Think Twice, It’s All Right de Bob Dylan, sur lequel Christophe Panzani se joint également au groupe. La soirée est empreinte d’une certaine douceur, ce qui n’interdit pas pour autant d’autres sentiments, comme ceux évoqués dans Maudire, un blues poisseux et rageur où la voix, légère dans un premier temps, gagne progressivement en force. Marion Rampal a également invité la chanteuse Laura Cahen, dont elle reprend ici la chanson Nuit forêt, sombre et déchirante. Leurs deux voix se marient subtilement, et on les retrouvera toutes deux avec bonheur lors des rappels.

Le répertoire de l’artiste est souvent nourri de son expérience personnelle : ainsi, Canard évoque l’enfance de la chanteuse à Marseille, D’où l’on vient l’hiver parle de sa grand-mère Madeleine.
Par ce caractère intime, les chansons résonnent en nous d’autant plus fortement, faisant écho à nos propres souvenirs, et elles nous touchent d’autant plus. Avec Tangobor, ample et bouleversant, l’artiste nous offre encore un très beau moment d’émotion. Retour à plus de légèreté, du moins musicalement, avec Gare où va et Les mots, dont les refrains entêtants ne nous lâchent plus. Le concert s’achève avec Pendant que les champs brûlent, du groupe Niagara, dans une étonnante et belle version, très lente, qui permet de redécouvrir ce titre au travers d’autres couleurs.

Pour le rappel, les musiciens reprennent De beaux dimanche et Calling to the Forest où, sur une note tenue à la contrebasse, le chant se déroule comme une comptine douce et mélancolique. On quitte la salle à regret, mais on peut se réconforter en pensant à la prochaine édition du festival, pour laquelle la chanteuse prépare un projet autour de la grande Abbey Lincoln.

Texte et photos : Stéphane Barthod

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